Dès ses débuts, dans les années 50 puis tout au long de son existence, BCEOM fut apprécié et reconnu dans les secteurs de l’ingénierie des transports, de l’aménagement urbain et du développement rural. A partir des années 80, son expertise s’est élargie aux domaines de l’énergie, de l’environnement et de l’hydraulique.
LES TRANSPORTS
Le domaine des transports a toujours été le principal domaine d’activité de BCEOM. Ses interventions couvraient les études économiques et institutionnelles, les études techniques de routes, d’autoroutes et de voies ferrées, la conception d’ouvrages d’art, les études de ports et de voies navigables.
Parmi les études en amont les plus complexes on peut citer les plans de transports nationaux ou régionaux multimodaux qui contribuèrent largement à la réputation de BCEOM. Le plan de transport de Taiwan démarré en 1962 fut le premier du genre suivi de bien d’autres au cours des deux décennies qui suivirent (Madagascar, Israël, Gabon, Rwanda, Cameroun, Zambie, Uruguay, Pérou, Corée, Maroc, Iran). Les derniers en date dans le début des années 90 furent le Portugal et le Vietnam.
Les compétences de BCEOM dans les études de trafic et l’analyse des flux transport trouvèrent également une application dans le domaine de la régulation de la circulation en zone urbaine et suburbaine, en France tout d’abord (Nice, Narbonne, Vannes… et sur la région de Grenoble lors des jeux olympiques de 1968) mais aussi à l’étranger (Antananarivo, Tunis, Bamako, Rabat, Saigon, Caracas, etc.).
Pour ce qui est des infrastructures de transport terrestre (routes en terre ou bitumées, autoroutes, voies ferrées) c’est par milliers que se comptent les références de BCEOM couvrant tout le spectre des études de factibilité à la maîtrise d’œuvre des travaux. Sur les 20 dernières années par exemple, BCEOM réalisait annuellement les études de plus de 2 000 km de routes et assurait la supervision des travaux sur un linéaire du même ordre. Il est donc difficile dans cette masse de réalisation de faire ressortir un projet plus qu’un autre. Parmi les plus emblématiques, citons quand même :
- La route Tahoua-Arlit en zone désertique pour donner accès aux sites d’extraction du minerai d’uranium dans le nord Niger,
- Au Liban, les études du périphériques de Beyrouth et des autoroutes côtières,
- Les études de tracé du la ligne de chemin de fer Bagdad – Kirkuk – Mosul en Irak,
- La supervision des travaux de construction des 650 km de voie ferrée du Transgabonais,
- Les études et la supervision des travaux de réhabilitation de la route Baguio-Bontoc, route particulièrement difficile aux Philippines (aussi appelée Halsema Highway du nom de l’ingénieur Américain qui se risqua à en initier la réalisation dans les années 30).
- L’autoroute traversant le Pendjab pakistanais sur 420 km, de Lahore jusqu’à DG. Khan au sud avec de nombreux franchissements dont ceux des rivières à tresses Chenab et Ravi par des ouvrages de plus de 5 km de longueur.
- En France, l’étude d’avant-projet de l’autoroute Brive-Montauban, la première confiée par l’État à un bureau d’étude « privé ».
Bien entendu BCEOM réalisait lui-même les études des différents ouvrages d’art qu’imposait le réalisation de ces infrastructures et peut même revendiquer quelques records en la matière comme par exemple la plus grande portée pour un ouvrage en béton précontraint à voussoirs réalisé par encorbellement en Afrique avec le pont de Sakbayémé au Cameroun et le pont tournant de Bassorah en Irak; record de portée qui fut complètement détruit par les bombardements au premier jour de la guerre du Golfe en 1990.
Les études et l’assistance technique pour la programmation et la réalisation des travaux d’entretien des réseaux routiers furent également, pendant de nombreuses années, au cœur des activités de BCEOM qui a développé des outils spécifiques (banque de données routières associée à des modèles simulant le vieillissement des chaussées et permettant d’appréhender l’impact sur les budgets pluriannuels des différentes stratégies d’entretien envisageables). De tels systèmes pour la gestion optimisée de l’entretien routier ont ainsi été mis en place par BCEOM dans de nombreux pays. Le Maroc, le Pérou, l’Éthiopie et le Niger furent parmi les tout premiers.
Pour la réalisation en régie de ces travaux d’entretien routier par les services de l’État, la bonne maintenance du parc de matériels était de toute première importance. Et là aussi, les interventions de BCEOM pour l’inventaire des matériels, la restructuration des parcs, la mise en place d’une démarche qualité et la formation des personnels tant gestionnaires que mécaniciens furent nombreuses, plus particulièrement dans pays d’Afrique francophone. Plus tard apparurent les délégations de service en matière d’entretien routier et BCEOM fut l’une des toutes premières sociétés à préparer et expérimenter, sur financement de la banque mondiale, des contrats d’entretien routiers pluriannuels basés sur des objectifs de niveau de service
Dans les années 90, avec notamment l’ouverture des pays de l’Est, l’activité de BCEOM se développa dans le domaine Institutionnel lié aux transports. Il s’agissait alors principalement de lever les barrières freinant le commerce international, de permettre l’ouverture des marchés et l’implication du secteur privé dans la gestion des infrastructures de transport au travers de partenariats public-privé (PPP). BCEOM prit une large part dans ces études, notamment dans les programmes financés par l’Union Européenne. Ces études extrêmement diverses pouvaient viser tout aussi bien la réforme des ministères par la redéfinition de leur rôle dans une économie de marché que la mise en place d’un cadre institutionnel et réglementaire favorable au développement des PPP. De la Pologne à la Roumanie, de la Tchéquie au Kazakhstan, mais aussi au Vietnam, en Indonésie et dans bien d’autres pays BCEOM a ainsi participé à des centaines de projets à caractère institutionnel. Deux références pour illustrer cette variété d’intervention : l’assistance technique au Parlement ukrainien pour l’établissement d’un cadre légal permettant le développement des partenariats public-privé, la conception d’un « toolkit » mis en ligne sur le site internet de la Banque Mondiale, outil méthodologique et pédagogique pour la promotion des partenariats public-privé (PPP) dans le cadre des projets routiers.
La conception et la diffusion par BCEOM de méthodologies appropriées et d’outils pédagogiques spécifiques à ce secteur d’activité sont de première importance. Outre le toolkit développé pour la Banque Mondiale, BCEOM est connu pour le rédaction du manuel « Routes dans les zones tropicales et désertiques » (Tome 1: Politique et économie routière, Tome 2: Etudes techniques et construction, Tome 3: Entretien et gestion des routes) édité par le ministère français de la coopération.
Le secteur portuaire fut un autre champ d’activité majeur de BCEOM.
Presque tous les grands ports d’Afrique francophone, de Tunis La Goulette à Nouakchott et de Casablanca à Pointe Noire ont des infrastructures qui portent l’empreinte de BCEOM. Plus au sud dans l’océan Indien à Tamatave, Mahajunga et Fort Dauphin à Madagascar, à Mutsamudu et Moroni aux Comores mais bien au delà encore à Papeete, à Praia aux Iles du Cap-Vert, à Cotabato aux Philippines, à Alexandrie et El Dikheila en Égypte, à Choa-Phraia, Bangkok, Songkhla, Phuket en Thaïlande, à Hodeïda et Salif au Yémen, à Djibouti, à Port au Prince en Haïti, à Chittagong au Bangladesh, BCEOM a participé à la construction de digues, de quais de hangars, de silos, etc. Mais aussi en France à Sète, au Tréport, à Dunkerque, à Calais, à Port Grimaud, à Dieppe, à Cannes, à Brest….
Les études, au départ presque exclusivement techniques (digues, murs de quais, aménagement des terre-pleins, hangars, etc.), comportèrent de plus en plus un volet exploitation ce qui conduisit BCEOM à publier entre 1977 et 1980 plusieurs ouvrages considérés comme des références dans la profession (notamment « Ports et navigation modernes » et « Manuel des terminaux à conteneurs »).
Le fort développement du transport par conteneurs à partir des années 70 entraina une métamorphose du paysage portuaire, nécessitant l’aménagement de vastes terminaux dédiés, équipés de portiques et de plateformes intermodales. BCEOM prit largement sa part dans les études de restructuration des espaces portuaires et la construction des terminaux à conteneurs.
Comme dans le secteur routier dans les années 90, les partenariats public-privé, avec les concessions de tout ou partie de l’espace portuaire, virent le jour et prirent de plus en plus d’importance à partir des années 90. Là aussi BCEOM apporta son expertise à la fois technique, économique et financière pour assurer une assistance pluridisciplinaire.
Parmi les grands projets portuaires à l’actif du BCEOM, on peut citer :
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- Les ports de Cotonou au Bénin, de Santa-Clara au Gabon, d’El Dikheila en Égypte, le port de Kribi au Cameroun, de Salif au Yémen.
- Les nouveaux terminaux rouliers de Durres en Albanie, d’Aktau au Kazakhstan, d’Ilyichevsk en Ukraine, de Klaipėda en Lituanie, de Calais.
- Les terminaux à conteneurs de Klaipėda, d’Alger, d’Alexandrie, de Djibouti, d’Hodeïda au Yémen, de Bombay, de Chittagong au Bangladesh.
- Les terminaux minéraliers de Santa-Clara au Gabon, de Nouadhibou en Mauritanie, de Pointe-Noire au Congo Brazzaville.
LA VILLE
Dans le secteur de l’aménagement urbain, BCEOM s’est d’abord orienté dans les colonies françaises d’Afrique, dans les années 50, vers l’amélioration de l’habitat traditionnel, de son isolation, de sa ventilation naturelle ainsi que vers les techniques de construction. Assez rapidement sont apparus, puis devenus prépondérants, les besoins d’alimentation en eau, d’assainissement et de lutte contre la pollution.
Les schémas directeurs urbains et les études de transports urbains sont arrivés un peu plus tard, dans les années 70-80.
Citons quelques projets phares du BCEOM dans le secteur de la ville : l’alimentation en eau de la ville de Dhaka au Bangladesh, de la ville d’Addis-Abeba en Éthiopie, l’assainissement des villes de Casablanca et d’Agadir au Maroc, le plan de développement de La Paz en Bolivie, le plan d’aménagement des stations côtières de Tunisie, le schéma directeur du grand Agadir.
LE DÉVELOPPEMENT RURAL
Au BCEOM, l’aide au développement rural a commencé dès les années 50 dans le secteur de l’hydraulique agricole, avec la finalité, tout d’abord dans les territoires français d’outre-mer, d’augmenter la production agricole en contrôlant mieux l’utilisation des ressources en eau. A partir des années 60, l’activité rurale s’est élargie, en s’appuyant sur l’hydraulique fluviale, les études de ressources en eau, les études d’inondation, l’aménagement hydro-agricole, le développement rural et celui de l’agriculture.
Citons, parmi les projets significatifs de BCEOM dans ce domaine :
- L’aménagement hydro-agricole du bassin du Longoné, au Tchad.
- Le projet du Wabi Shebelli, en Éthiopie.
- L’assistance technique auprès du Comité du Mékong.
- Le projet de barrage de Serayu, en Indonésie.
- Le projet de développement rural de Mindoro, aux Philippines.
- L’aménagement de la Loire à Brives-Charensac.
L’ÉNERGIE ET L’ENVIRONNEMENT
Les chocs pétroliers de 1973 et 1979 ont amené le BCEOM à développer une expertise propre sur la thématique des économies d’énergie et de leur impact sur l’environnement. Les activités menées par le département SEI, créé à cet effet, ont pris la forme d’études générales et d’études spécifiques en visant le secteur des transports et celui de l’industrie.
Les références les plus marquantes sont les suivantes :
- Études d’économie d’énergie dans le secteur des transports en Biélorussie, en Bulgarie, en Estonie, en Pologne, en Russie et en Ukraine.
- Au Mexique, une étude du contrôle de la pollution atmosphérique dans toute la région de Mexico.
- Au Portugal, l’élaboration d’un programme national de maîtrise de l’énergie pour les transports.
- Au Pérou, un programme d’assistance technique dans le domaine de la maîtrise de l’énergie dans le secteur des transports.
- Pour l’Union européenne, la rédaction d’un Guide de l’énergie dans les transports.
- Pour l’Indonésie, la rédaction d’un manuel de suivi de la qualité de l’air dans les zones urbaines.
- Au Pakistan, un programme d’assistance technique au Service des transports de Karachi.
- En Chine, un système de gestion des trafics pour la ville de Hangzhou.
- En Inde, un diagnostic des compagnies de transport urbain de Madras et Delhi.
L’HYDRAULIQUE
Au BCEOM, à partir des années 70 l’hydraulique a constitué un domaine d’excellence.
Ce domaine était traité par deux départements : DRU (Développement Régional et Urbain) pour les aspects eau potable et assainissement, et ADR (Aménagements des Eaux et Développement Rural) pour l’irrigation, la gestion intégrée des ressources en eau, l’hydrologie et la protection contre les inondations et les ouvrages en rivière.
L’hydraulique a bénéficié d’un fort développement interne de logiciels hydrologiques par les équipes qui travaillaient sur la thématique du ruissellement pluvial urbain et des inondations (crues cévenoles, notamment). Des hydrologues-hydrauliciens ont alors systématiquement assisté les ingénieurs transport pour dimensionner et sécuriser les ouvrages hydrauliques routiers ou ferroviaires. Un manuel d’hydraulique routière, qui fait encore référence, fut alors rédigé par le BCEOM pour le compte du Fonds d’Aide et de Coopération.
Le BCEOM était doté en interne d’une équipe pluridisciplinaire composée d’hydrauliciens, d’hydrologues, d’hydrogéologues, d’agronomes, d’agroéconomistes et d’environnementalistes qui s’appuyaient aussi sur les compétences du département des ouvrages d’art. D’abord restreintes à l’Afrique et aux financements français (FAC, CCCE), à partir des années 80, ces activités s’étendirent jusqu’en Asie. Elles contribuèrent la Banque Asiatique à classer le BCEOM au rang de premier consultant français.
Citons en particulier les projets suivants où l’hydraulique entra comme composante principale :
- Protection contre les inondations :
- Mise en place du système Espada de gestion des crues pour la ville de Nîmes
- Contrôle des inondations de Sud Java en Indonésie
- Participation au Flood Action Plan au Bangladesh
- Irrigation :
- Réhabilitation des périmètres de l’Office du Niger au Mali
- Projet sectoriel d’irrigation des provinces Nord-Ouest du Cambodge
- Assistance technique au projet d’irrigation de la Haute Vallée de Toshka en Égypte
- Gestion intégrée des ressources en eau :
- Schéma directeur du bassin du Nil Bleu en Éthiopie
- Étude pour la sauvegarde du lac d’Ichkeul en Tunisie
- Plan National de l’Eau de l’Algérie
- Ouvrages hydrauliques, transferts d’eau :
- Projet du canal de Cayor au Sénégal
- Barrage de Serayu en Indonésie
- Barrage de High Grand Falls au Kenya
- Transfert des eaux vers Tamanrasset en Algérie
- Hydraulique villageoise, hydrogéologie :
- Création et réhabilitation de milliers de points d’eau villageois au Tchad, au Niger, au Togo et au Sénégal
- Modélisation des aquifères de Nairobi au Kenya
LES RAPPORTS D’ACTIVITÉ DE BCEOM
Les rapports annuels d’activité de BCEOM relatent ses principaux domaines d’intervention et certaines réalisations représentatives.
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